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eXionnaire : bilan 2013
D'après la tradition, il reste jusqu'au premier février pour souhaiter que l'année en cours soit excellente et pour faire le bilan de celle écoulée.
Le bilan. Dans le monde réel, ma pauvre dame, ça va mal. Teri Moise et le hacktiviste Aaron Swartz se sont suicidés. Dans le même temps - signe du déclin de notre civilisation - aucun prix nobel n'est né... Des guerres, l'inflation, des défaites au foot, la pluie, la grêle, grrr, ça c'est le monde réel.
Et sur eXionnaire ça a donné quoi ? Des chiffres ! Des chiffres ! Stop. Après l'avalanche numérique du bilan du précédent exercice 1 comme disent les comptables, il a été décidé d'en prendre le contre-pied et d'adopter le style a-numérique. C'est-à-dire que ce bilan ne contiendra pas le moindre chiffre, ni en chiffre ni en lettres. Une sacrée contrainte que voilà. Il faut même s'abstenir d'employer ce petit mot très fréquent qui correspond aux initiales d'Ulric Neisser…
Pour résumer, eXionnaire a connu une forte croissance ce qui a causé des problèmes : des ralentissements et des plantages. Le site devenait parfois infréquentable. La liste des projets et des innovations d'eXionnaire 2 n'a pas évolué depuis une vingtaine de mois. Ben alors, qu'est-ce qu'il a foutu le webmaster ? Ah ces fainéants... et pourtant il a bossé, sans que ça se voit. Il éprouve maintenant le besoin de confier qu'il s'est démené pour que le site tienne encore debout malgré la charge croissante des visiteurs.
La rançon de la croissance. À constater ses inconvénients, on peut légitimement se demander pourquoi l'on vénère tant la croissance, au point de se prosterner devant les Qataris et leur gros taux. Par chance, toutes les plantes du jardin eXionnaire ne sont pas florissantes. Le dico des rimes par exemple. Autrefois fer de lance du site, il n'a cessé de régresser au fil des années. Ça avait commencé l'année de la mort de Maître Capello, Google l'avait déboulonné de la première place pour le mot-clé "rime". On peut voir ça avec optimisme. Moins de visiteurs, moins de trafic, moins de ralentissements. Ça n'engage que moi, mais je commence à croire que Google est capable d'empathie. Depuis que ses voitures sillonnent le globe pour nous offrir une endoscopie des artères des villes du monde 3, il a pris conscience de ce que sont les embouteillages.
Le déclin de la rime sur eXionnaire s'explique donc en partie par cette punition bienfaisante. Il peut se constater sur les courbes statistiques qui - tel le poète qui s'endort sur sa feuille - piquent du nez. En voici une autre manifestation, plus anecdotique. Depuis quelques années, il était de tradition que - fin décembre - le dico des rimes connaisse quelques sursauts pour le "mot de l'année". Je m'explique. Antépénultièmement (désolé pour ce néologisme, mais étant contraint de ne pas employer de chiffre, il faut trouver des subterfuges...), le nombre qui rime avec "flouze", "Toulouse" ou encore "partouze" était très cherché. Idem l'année suivante avec le nombre qui rime avec "castraise". Mais rien cette année. Ce n'est pas eXionnaire qui aura servi pour la composition des chansons et des poèmes célébrant la nouvelle année, celle qui rime avec "les Corrs".
Que les amateurs de poésie contemporaine qui souhaitent la mort de la rime tempèrent leur joie, ce déclin n'est que sur eXionnaire, d'autres dicos ont pris le relais.
Intéressons-nous à une autre plante, texteBook. Pour dire quoi ? Rien ! Le site vit sa vie de site de publication de poèmes. S'il est moins "productif" que jadis (moins de textes publiés et de commentaires), au moins il est à contre-courant de la tendance à la sur-publication, au sur-commentairage, au sur-j'aimage. Des besoins nourris par Facebook et ceux qui tirent des profits commerciaux de l'addiction des internautes. La cyberdépendance est néfaste (troubles du sommeil, de la sociabilité, de la concentration). Il y a donc de quoi apprécier lorsque des sites se contentent de ne pas prendre leurs utilisateurs en otage.
Ce paragraphe sur la dépendance permet une transition très subtile vers le mot "vapoter" (fumer des cigarettes électroniques), véritable star des néologismes l'an dernier. Quant au dictionnaire d'eXionnaire, c'est son mot "pétrinien" qui a fait le plus gros buzz, grâce à l'épisode de la démission du pape Benoît XVI, cataclysme que certains journaux relatèrent sous le titre "Le pape en position démissionnaire".
Inutile de préciser aux joueurs de scrabble qu'ils ont intérêt à oublier les mots "vapoter" et "pétrinien", absents de l'Officiel du Scrabble. Je bichonne les joueurs de scrabble, car eXionnaire n'a pas été tendre avec eux dernièrement. Les dysfonctionnements du site ont rendu la pratique de leur jeu favori (le topping) particulièrement ardue, ou plutôt frustrante, énervante, décourageante.
Je ne vous ai pas encore expliqué pourquoi la fréquentation d'eXionnaire a connu une forte croissance l'an dernier alors que sa locomotive ("le dico des rimes") est en perte de vitesse… C'est la faute de Google. Google. Google. Ne peut-on pas arrêter de citer Google à tout bout de champ ? Non ! Google est inévitable. Vous qui lisez ces lignes, il est presque certain que ce soit Lui qui vous ait acheminé sur eXionnaire.
Il y a quelques mois, Google a jugé bon de placer eXionnaire à la première place pour le mot-clé "anagramme". Et vlan, le trafic monte en flèche.
Pas de panique. Pour l'année à venir, eXionnaire n'a qu'un seul objectif : que le trafic accru ne le fasse plus planter.
Partie 1 : samedi à 10:00